Retirer de l’argent chez un commerçant sera bientôt possible

Publié le 19 octobre 2017 à 11:04 Aujourd'hui

Une nouvelle directive européenne entrera en vigueur en janvier prochain. Celle-ci permettra aux commerçants de proposer un nouveau service, nommé « cashback ». Les clients pourront retirer des espèces lors de leur passage en caisse.

Besoin de liquide mais aucun distributeur en vue ? Rendez-vous chez votre commerçant. La deuxième directive européenne sur les services de paiement (DSP2), qui entrera en vigueur le 13 janvier prochain, donnera la possibilité aux commerçants de proposer une offre de « cashback ». Concrètement, lors d’un paiement par carte, vous pourrez aussi demander des espèces à l’hôtesse de caisse. Les commerces équipés pourront distribuer au maximum 60 euros par client. Selon Les Échos, ce service ne devrait toutefois pas être opérationnel dès le début de l’année car « ses modalités doivent encore être précisées ».

Un service bienvenu par les commerçants…

Pour les commerçants, c’est en tout cas une aubaine. Cette réforme est accueillie « favorablement » par la Fédération du commerce et de la distribution (FCD). Pour Philippe Joguet, son directeur, « elle correspond à une demande formulée depuis longtemps par les professionnels pour satisfaire les besoins de certains de nos clients », explique-t-il au quotidien. En plus d’attirer de nouveaux clients, ce service pourrait aussi être un moyen de réduire les coûts de gestion du cash. En distribuant leurs espèces, les commerçants pourront ainsi limiter les passages des transporteurs de fonds et limiter, de fait, les risques d’attaques.

… mais redouté par les banques

Pour les banques, ce nouveau service est vu d’un mauvais œil. Elles s’inquiètent de la rentabilité des distributeurs de billets automatiques. Ces derniers coûtent cher et leur amortissement s’étend sur une dizaine d’années. Les clients pourraient ainsi délaisser les distributeurs. De plus, ils pourraient moins utiliser le paiement sans contact, en plein boom. La Fédération Bancaire Française (FBF) qualifie cette réforme d’ « anachronique » et de « perturbante par rapport à la stratégie nationale des moyens de paiements lancée en 2015 par Michel Sapin ». « On s’inscrit dans une logique de modernisation des moyens de paiement et on a énormément investi dans le paiement sans contact, avec ce texte européen, on ne va pas dans le sens de l’histoire », a souligné Jérôme Raguénès, directeur du département Numérique, des systèmes et des moyens de paiement chez la FBF, au Figaro.

Marine VAUTRIN

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