Seek : le « pokédex » de la faune et la flore

Publié le 9 avril 2018 à 9:39 Pop culture

Le réseau social iNaturalist a lancé en mars 2018 l’application Seek qui permet d’identifier les plantes et les animaux qui nous entourent en les photographiant avec son téléphone portable. 

Ne s’est-on jamais promené dans les bois en étant incapable d’identifier les plantes aux alentours ? On ne voit qu’un amas de feuilles vertes tout en sachant que chacune d’elles renferme des propriétés uniques. Pour y remédier, le site iNaturalist a développé l’application Seek (« Chercher » en anglais). Véritable compagnon de route de nos excursions vertes, le service permet d’identifier les plantes et les animaux de son environnement. En somme, un professeur Tournesol de poche, avec lequel la nature ne nous dissimulera plus aucun secret. Le concept vise majoritairement les enfants qui partiront à l’aventure dans la forêt tout en apprenant à reconnaître les différentes espèces végétales qu’ils rencontrent. L’application compte d’ores et déjà une base de données de 30 000 espèces. Pour aider à l’enrichir, il suffit de télécharger l’application iNaturalist et d’ajouter les photos de ses trouvailles. Le réseau précise qu’il ne collecte pas de données personnelles des utilisateurs, mais que les informations récoltées sur les espèces sont partagées avec l’organisme scientifique « Global Biodiversity Information Facility » (GBIF).

Une application scientifique

Vivre l’expérience Seek peut nous rappeler celle de « Pokemon Go » qui avait fait un buzz mondial exceptionnel en juillet 2016. Lorsqu’on l’active, l’application nous met tout d’abord en garde : il nous faut rester en sécurité, ne rien manger de ce que l’on trouve à l’état sauvage et ne pas harceler les espèces végétales. Par la suite elle nous donne la liste des animaux proches de notre localisation. Lorsque l’on photographie un spécimen, l’Intelligence Artificielle trouve à quoi il correspond dans sa base de données, accompagnée d’une fiche explicative Wikipédia. Finalement, l’application met en place un système de badges : plus on photographie d’espèces, plus on en obtient.

C’est ainsi une forme de jeu interactif qui promeut l’observation scientifique comme activité en plein air. Scott Loarie, cofondateur du service, l’explique : « Je pense que nous pouvons construire avec les jeunes enfants le genre de culture et de style de vie qui consiste à se montrer intéressé et curieux – et qui pousse à se lancer dans les activités qui touchent à la science citoyenne. C’est-à-dire aller dehors et faire des observations ». Une application qui éduque et fait aimer la science. À l’origine, le réseau qui l’a développée a été fondé en 2008 par un groupe d’étudiants de l’université de Californie à Berkeley. L’idée était de créer une communauté rassemblant les naturalistes, les biologistes, les écologistes et les passionnés de la nature sur une plateforme en ligne. Un franc succès : aujourd’hui le site comptabilise plus de 626 000 inscrits, 8 millions d’observations et plus de 147 000 espèces identifiées.

Il existe toutefois des réserves sur Seek : l’application est notée en moyenne 2,5/5 sur l’Apple store et certains utilisateurs ont laissé des critiques. Le dernier commentaire en date du 3 avril 2018 regrette de nombreux bugs de l’interface qui parasitent l’expérience. Davantage, il est impossible de proposer directement le nom d’une espèce si la base de données ne la contient pas. Des améliorations futures à prendre en compte par iNaturalist !

D’autres applications pour identifier la faune et la flore

Seek n’est pas la première application à « shazamer » notre environnement. Parmi celles qui existent, on peut citer Clés de forêt qui donne accès à des fiches détaillées conçues par l’Office national des forêts pour 29 espèces d’arbres différentes, Agiir qui permet d’identifier une centaine d’espèces d’insectes, Plantnet qui reconnaît en photo la flore (une fleur, une feuille, un fruit ou une écorce) sur une base de données de 3700 espèces, et Twingle Birds pour identifier près d’un millier d’espèces d’oiseaux grâce à la reconnaissance vocale ou visuelle. Tout le nécessaire pour partir à l’aventure !

Claire Lebrun

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