Tablettes, portables : les ondes potentiellement nocives pour les enfants
Publié le 11 juillet 2016 à 12:52 Aujourd'hui
Les téléphones portables, les tablettes tactiles ou encore les jouets connectés ne sont pas sans danger pour les tout-petits. Dans un rapport publié vendredi 8 juillet, l’Anses pointe les effets possibles des ondes électromagnétiques émises par ces appareils sur le cerveau des enfants. Elle appelle à la prudence.
Les smartphones, les tablettes tactiles et autres objets connectés font désormais partie de notre quotidien et surtout des enfants qui ont grandi avec. Aujourd’hui, il n’est plus rare de voir un petit jouer sur une tablette ou un smartphone et ce, avec une facilité déconcertante. Mais ces outils sont-ils sans danger ? Pas vraiment.
Des effets possibles sur les fonctions cognitives et le bien-être
Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), l’exposition aux radiofréquences émises par ces appareils connectés a « un effet possible » sur les «fonctions cognitives (mémoire, fonctions exécutives, attention) » des enfants, indique-t-elle dans un rapport publié vendredi 8 juillet. Pour l’Agence, « les enfants peuvent être plus exposés que les adultes en raison de leurs spécificités morphologiques et anatomiques, et notamment de leur petite taille, ainsi que des caractéristiques de certains de leurs tissus ». Elle ajoute également qu’à « la différences des générations précédentes, les enfants sont aujourd’hui exposés, pour la plupart, à de multiples sources de radiofréquences dès le plus jeune âge et même potentiellement dès la phase de développement in utero ».
Les experts ont également pointé des effets négatifs sur le bien-être des petits : troubles du sommeil, stress, anxiété, fatigue. Toutefois, ils soulignent que ces derniers « pourraient être davantage liés à l’usage fait des téléphones portables plutôt qu’aux radiofréquences elles-mêmes. »
L’étude note néanmoins un manque d’informations sur les effets des ondes électromagnétiques de ces appareils connectés. Les travaux d’expertise menés par l’Agence sur la base des données actuelles issues de la littérature scientifique internationale ne permettent pas en effet « de conclure à l’existence ou non d’effets des radiofréquences chez l’enfant sur le comportement, les fonctions auditives, le développement, le système reproducteur mâle et femelle, le système immunitaire et la toxicité systémique, ni d’effets cancérogènes ou tératogènes. »
Téléphone portable : un usage modéré
L’Agence nationale de sécurité sanitaire appelle donc surtout à la prudence. Elle réclame que l’ensemble des dispositifs radioélectriques, et notamment ceux destinés aux enfants (tablettes tactiles, veille-bébés, jouets connectés, etc.) « soient soumis aux mêmes obligations réglementaires en matière de contrôle des niveaux d’exposition et d’information du public que celles encadrant les téléphones mobiles. »
L’Anses rappelle sa recommandation « déjà formulée », invitant à réduire l’exposition des enfants aux portables, en préconisant un usage modéré et en privilégiant le recours au kit mains-libres. Elle invite également à éviter les communications nocturnes et à limiter la fréquence et la durée des appels. L’Agence rappelle que plusieurs études ont établi « une association » entre un usage intensif et inadéquat du téléphone mobile par des jeunes et une santé mentale affectée (comportements à risque, dépression, idées suicidaires, etc) mais sans démontrer le lien de causalité.