Vivre sur Mars : fin de la simulation pour les six scientifiques

Publié le 29 août 2016 à 11:19 Pop culture

Ils sont revenus de Mars, enfin presque. Pendant un an, six volontaires, dont le Français Cyprien Verseux, ont vécu dans un dôme sur l’île volcanique d’Hawaï, dans les mêmes conditions qu’une mission sur la planète rouge.

Leur mission a pris fin dimanche 28 août. Les six scientifiques volontaires ont enfin retrouvé l’air libre après un an d’isolement dans un dôme de 11 mètres de diamètre et six mètres de hauteur, situé sur un volcan désertique de l’île d’Hawaï. Trois femmes et trois hommes, dont le Français Cyprien Verseux, ont passé 365 jours dans les mêmes conditions qu’une mission sur Mars : sorties avec une combinaison spatiale, aliments déshydratés, douches de quelques minutes seulement une fois par semaine. Même les moyens de communication étaient limités puisqu’un mail mettait environ 20 minutes à arriver, soit la durée de communication entre la planète rouge et la Terre. Des conditions très réalistes !

Pendant un an, chaque scientifique avait sa propre mission. Celle de Cyprien Verseux, astrobiologique, était de trouver un système qui permettrait « de produire des ressources à partir des matières premières qu’on peut trouver sur Mars, de façon à ne pas avoir à envoyer toutes les ressources depuis la Terre mais seulement quelques organismes vivants afin de les multiplier sur place », explique-t-il sur le blog de son école Sup’Biotech. Ses résultats devraient être publiés dans les mois à avenir.

« Oui, une mission sur Mars est réaliste dans un avenir proche »

Si le jeune Français était principalement occupé par ses recherches, il a toutefois indiqué à BFMTV que le plus difficile était la monotonie, «  simplement car nous étions toujours au même endroit, toujours avec les mêmes personnes, sans aucune communication directe avec l’extérieur. Nous ne voyions que les parois du dôme et les champs de lave autour. » Les conditions de vie étaient certes difficiles mais Cyprien Verseux affirme que « oui, une mission sur Mars est réaliste dans un avenir proche ».

À peine sorti de son « cocon martien », il peut désormais retrouver des plaisirs qui lui manquaient tant, comme voir d’autres personnes, sentir le soleil et le vent sur sa peau ou encore déguster des aliments frais. « La première chose que j’ai mangée, c’était une tranche d’ananas bien fraîche. Ce soir, j’ai un barbecue avec de la viande fraîche pour la première fois », a-t-il confié à Europe 1. Le Français restera encore quelques jours à Hawaï avant de retrouver ses proches en France.

En menant cette opération baptisée Hawaii Space Exploration Analog and Simulation (HI-SEAS), l’agence spatiale américaine voulait tester la viabilité physique et psychologique des membres dans de telles conditions. À l’horizon 2030, la Nasa espère en effet envoyer des astronautes sur Mars. D’autres missions comme celle-ci, mais plus courtes, sont prévues en 2017.

Justine Dupuy

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