WWF : la mer Méditerranée menacée par le tourisme de masse

Publié le 28 septembre 2017 à 12:22 Aujourd'hui

Le Fonds mondial pour la nature (WWF) alerte sur les risques qu’encourt la mer Méditerranée à cause du tourisme de masse. Dans son rapport publié mercredi 27 septembre, l’ONG pointe du doigt l’exploitation des ressources de la mer. 

Nos plages deviendraient-elles de véritables poubelles ? La réponse est oui. Plus de 90% de la pollution océanique est causée par l’abondance de déchets plastiques. En France, pendant trois mois, une association a nettoyé 14 plages de la côte Atlantique. Au total, ce sont 144 997 détritus qui ont été ramassés puis triés. Mais les belles plages de la côte océanique ne sont pas les seules à être menacées.

À quelques jours de l’ouverture de la conférence « Our Ocean », organisée les 5 et 6 octobre prochains par l’Union européenne, la sonnette d’alarme est tirée. Dans un rapport publié mercredi 27 septembre, l’ONG WWF dénonce les dangers qui pèsent sur la mer Méditerranée. Les coupables ? Le tourisme de masse et l’exploitation non durable des ressources de la mer. L’ensemble des activités économiques menées représente « chaque année environ 450 milliards de dollars », indique l’ONG. Quant au tourisme marin et côtier, il représente 92% de cette somme astronomique. Ce rapport estime que « le modèle actuel de tourisme de masse » a « dégradé l’environnement côtier et marin ».

Plages et mer en crise

Les chiffres mis en lumière par le rapport sont édifiants. Les touristes utiliseraient trois à quatre fois plus d’eau que les locaux, et les déchets liés au tourisme, eux, représenteraient 52% des détritus retrouvés en mer ou sur la plage. WWF alerte aussi sur l’expansion du littoral. En Italie, c’est plus de 43% de la côte qui est urbanisée. Surtout que le tourisme n’est pas voué à diminuer, celui-ci devrait continuer à croître de 2,9% par an d’ici les prochaines décennies. « L’utilisation des zones côtières pourrait générer des conflits compte tenu de la croissance prévisible du tourisme dans la région. »

Mais l’ONG attire aussi l’attention sur la situation de la surpêche. Cette pratique met en péril l’activité économique. À savoir que la pêche méditerranéenne se place au troisième rang de l’économie de la région. Or, celle-ci « traverse ces dernières années une crise qui va en s’aggravant », explique WWF. Pourtant, « ce secteur a une valeur globale estimée à plus de trois milliards de dollars et génère directement plus de 180 000 emplois. »

Trouver des solutions durables

Afin d’arranger cette situation catastrophique, l’ONG préconise plusieurs pistes pour parvenir à un avenir durable de la Méditerranée. WWF demande dans un premier temps qu’il y ait une réduction de « l’empreinte du tourisme de masse » ainsi que la recherche de modèles de « tourisme plus durable ». Enfin, elle préconise une « pêche durable » afin de préserver l’écosystème de la région. « Il y a eu des efforts. WWF a agi dans beaucoup de domaines en termes de sensibilisation, de préservation. La solution, c’est vraiment de travailler avec les touristes directement, à travers la sensibilisation, mais aussi avec les gouvernements et les municipalités qui peuvent directement agir », explique Maud Busuttil, chargée de communication pour l’initiative « marine méditerranée chez WWF.

Alice Glaz

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