Zéro déchet semaine 7 : les indispensables de sa salle de bains

Publié le 27 mars 2018 à 11:46 Ma vie zéro déchet

Atteindre le zéro déchet, telle est l’ambition de Marine. Cette semaine, elle s’est attaquée à sa salle de bains. Gel douche, shampooing, dentifrice… Passage en revue des différentes solutions pour prendre soin de soi tout en faisant du bien à la planète et à sa poubelle !

Elle est verte, elle est aussi petite qu’un placard à balais et elle sent bon le Petit Marseillais. J’ai nommé ma salle de bains. Après six semaines d’efforts (et de galères) côté cuisine, j’ai décidé de m’en occuper. Première étape : faire un inventaire de tous les produits présents dans mes placards et tiroirs. C’est ainsi qu’un mardi soir je me suis retrouvée devant un monticule de produits cosmétiques en tout genre : shampooings pour cheveux gras, secs ou cassants, gel nettoyant pour le visage, lotion hydratante, crème anti-imperfections, gel douche, gommage, peeling, soin pour les pointes des cheveux, crème pour les mains et les pieds, dentifrices, déodorant, anticernes, etc. Bref, j’avais de quoi remplir tout un magasin et m’intoxiquer la santé. Car ce qu’il faut savoir, c’est que ces produits, censés prendre soin de nous, sont bourrés de substances chimiques : sulfates, parabens, benzophénones, triclosan et j’en passe. La liste de ces substances est très longue, comme celle affichée au dos des produits. Pour la déchiffrer, il faudrait d’ailleurs être doté d’un Master en chimie, ce qui n’est pas mon cas. Alors oui, le mieux est de choisir des cosmétiques bio mais ces derniers sont comme leurs confrères empoisonneurs. Ils sont conditionnés dans du plastique !

Devant cette montagne de produits, je me suis alors posé ces questions : de quoi ai-je vraiment besoin ? Quels sont les produits les plus utilisés au quotidien ? Déodorant, gel douche, nettoyant pour le visage, shampooing, dentifrice, brosse à dents, démaquillant, cotons et cotons-tiges, crème hydratante, et c’est tout ! Ce sont d’ailleurs les produits que j’emporte lors de chaque déplacement. Tout cela tient dans une trousse de voyage. J’ai donc décidé d’abandonner mes produits inutiles. Et cela n’est pas plus mal. Avouons-le, la crème censée faire disparaître votre cellulite pendant la nuit et sans efforts est une pure connerie. Tout comme celle enrichie aux nanos je ne sais pas quoi et aux extraits de plantes très rares qui ne poussent que sur l’Himalaya. Après mon tri, j’ai donc cherché des alternatives zéro déchet. Les voici.

Démaquillage : cotons lavables et huile de coco

Si vous jetez un œil dans la poubelle de votre salle de bains, vous remarquerez qu’elle est remplie de cotons démaquillants. Chaque jour, nous en utilisons plusieurs. Un disque pour les yeux, un autre pour la bouche (si l’on a mis un rouge à lèvres) et un autre pour le visage. Pour l’environnement, on connaît mieux. Le coton est connu pour être une matière polluante, et sa culture est très gourmande en eau et pesticides. Pour les remplacer, j’ai donc opté pour des disques lavables en coton bio de la marque Les Tendances d’Emma. Ceux-ci sont vraiment très doux et un seul carré peut s’utiliser plusieurs fois. Une fois sales, les cotons sont à mettre en machine. C’est aussi simple que cela. Pratique, écologique et surtout économique, on ne peut pas rêver mieux. Pour exfolier ma peau, j’ai aussi adopté l’éponge de Konjac. Concernant le démaquillant, j’avais pour habitude d’en acheter un biphasé, composé d’une phase aqueuse et huileuse. Mettant du mascara waterproof, il me fallait quelque chose d’efficace. La solution ? L’huile de coco, tout simplement. Il suffit d’en prendre une petite noisette, de la chauffer légèrement dans ses mains pour la faire fondre, puis de la mettre sur son coton. Le résultat est très satisfaisant. Si vous utilisez un mascara waterproof, il faudra toutefois frotter un peu plus longtemps. Utiliser l’huile sous cette forme permet également de renforcer les cils et de les hydrater. À elle seule, l’huile permet également de retirer le fond de teint, le fard à paupière et même les rouges à lèvres les plus résistants. Évidemment, il restera un corps gras sur votre peau. Dans ce cas, nettoyer votre visage avec un pain de savon.

Le savon solide, le nettoyant idéal

Les gels douche et nettoyants pour le visage, contenus dans emballages en plastique, polluent énormément. Pour les remplacer, j’utilise le bon vieux pain de savon. Certains sont très doux et non irritants. Ayant la peau sensible, j’ai opté pour le savon d’Alep. Toutefois, tout comme pour les savons de Marseille, attention aux contrefaçons ! Dans ma salle de bains, j’en ai disposé un sur le rebord de mon lavabo et un autre dans ma douche. J’ai acheté les deux savons dans un magasin La Vie Claire. Seul hic : ils étaient sous emballage. La prochaine fois je ferai plus attention.

Le déodorant consigné

Lorsque l’on passe au zéro déchet, de nombreuses alternatives aux produits industriels sont proposées. Concernant le déodorant, on retrouve notamment le déodorant solide. Chose que j’ai bien sûr essayé. Pour cela, il suffit de mouiller son déo à l’eau chaude et de le passer sous ses aisselles. Je ne vais pas vous mentir, j’ai détesté. J’avais l’impression d’avoir toujours quelque chose sous les bras. Après quelques recherches sur Internet, je suis alors tombée sur une marque absolument géniale, CoZie. Cette marque française propose des produits cosmétiques dont l’emballage est consigné (1,50 euros). Le déodorant, à base de menthe poivrée, de sauge et de chanvre, entièrement cruelty free et végane, est parfait ! J’ai acheté le déodorant à la Maison du Zéro Déchet située dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Vous pouvez aussi l’acheter chez d’autres revendeurs ou bien directement sur le site de CoZie. Autre solution : l’huile essentielle de palmarosa. Sous chaque aisselle propre, mettez une goutte.

Le dentifrice

Plusieurs alternatives zéro déchet sont possibles. La première : se tourner vers des dentifrices solides. Il suffit de mouiller sa brosse à dents et de la frotter sur le dentifrice. J’ai testé le dentifrice solide de Lamazuna, 100% naturel et doté d’un petit bâton compostable. L’huile essentielle de menthe poivrée qui le compose rafraîchit bien la bouche. Seul hic : ça ne mousse pas beaucoup. Il laisse aussi une sensation peu agréable après le brossage. Je me suis alors tournée vers une autre solution pour nettoyer mes quenottes : le dentifrice maison ! Trois choses suffisent : huile de coco (désodorisée), bicarbonate de soude et huile essentielle de menthe poivrée. L’huile de coco étant antibactérienne et le bicarbonate un produit qui neutralise les odeurs, c’est le combo parfait pour ne pas avoir mauvaise haleine. Autre avantage : la combinaison permet de blanchir les dents. Il suffit de mettre de l’huile sur sa brosse à dents, de saupoudrer très légèrement sa brosse avec du bicarbonate et de mettre une à deux gouttes (pas plus) d’huile essentielle. Au début, la sensation est un peu désagréable mais on s’y habitue vite. À noter que le bicarbonate ne doit pas être utilisé quotidiennement.

La brosse à dents

Pour une bonne hygiène bucco-dentaire, il faut changer régulièrement de brosse à dents. Le hic ? La plupart des brosses vendues dans le commerce sont en plastique. Et si vous optez pour la brosse électrique, il faut changer de tête souvent. La solution ? La brosse à dents en bambou 100% biodégradable. C’est ce que propose la marque française Smiloh qui commercialise également des bâtonnets de siwak (bois d’araq). Utilisé depuis des millénaires comme brosse à dents naturelle, le siwak contient des substances nettoyantes, blanchit les dents et renforce la gencive. Une fois humidifiée dans la bouche, son extrémité se sépare naturellement en poils fibreux et permet un brossage complémentaire sans eau ni dentifrice. On retrouve également la marque BamBouDent et ses brosses en bambou et dotées de poils en nylon (matière recyclable). Pour nettoyer mes dents, j’ai préféré celle de Lamazuna. Il s’agit d’une brosse au manche en bioplastique et à tête rechargeable. Une fois la tête usée, il suffit de l’enlever et de la renvoyer à la marque, qui a mis en place un partenariat avec Terracycle pour leur donner une nouvelle vie. Plus d’informations sur le site de Lamazuna.

Les cotons-tiges

En plus d’être mauvais pour les oreilles, les cotons-tiges en plastique sont néfastes pour l’environnement. La plupart de ces bâtonnets sont jetés dans la cuvette des toilettes. Résultat, dans les stations d’épuration, ceux-ci ne sont pas correctement traités et se retrouvent dans les rivières et océans, diffusant ainsi des substances chimiques. Les cotons-tiges font d’ailleurs partie des déchets les plus présents dans les milieux aquatiques. Dans les océans, ces petits bâtons constituent un danger pour la faune. Ils risquent de perforer les organes des oiseaux et des poissons. Pour les remplacer, on peut se tourner vers des cotons-tiges biodégradables ou encore mieux, vers l’oriculi. Celui-ci permet de nettoyer le cérumen à l’entrée du conduit auditif, et protège les tympans en empêchant la formation de bouchons. J’ai choisi celui vendu par la marque française Lamazuna, et j’en suis très satisfaite ! Ce nettoyeur d’oreilles est écologique et surtout très économique. Bien conservé, il peut s’utiliser à vie ! Pour rappel, les cotons-tiges en plastique seront interdits en France à partir du 1er janvier 2020. Je vous conseille ainsi d’adopter l’oriculi.

Le rasoir

Ressembler à un yéti, non merci. Pour avoir de jolies gambettes et des aisselles toutes propres, j’ai troqué mon rasoir jetable en plastique pour un rasoir en inox. Presque incassable et totalement inoxydable, il peut durer une vie entière. Il suffit juste de changer les lames. Pratique, écologique et économique, que demander de plus ?

Le shampooing

Pour dire adieu à ses bouteilles de shampooing en plastique, l’idéal est de se tourner vers les shampooings solides. Je ne vais pas vous mentir, j’ai détesté ! Je me suis retrouvée avec une tonne de nœuds dans les cheveux. Le shampooing solide ne mousse pas, et j’avais l’impression d’avoir toujours les cheveux sales. Bref, j’ai vite abandonné l’idée de laver ma crinière avec cette alternative. Faire son shampooing maison ? Pourquoi pas. N’ayant pas eu le temps, je le testerai plus tard et vous livrerai mon verdict, promis. Fort heureusement, il existe désormais du shampooing liquide en vrac ! Il est notamment possible d’en trouver dans certains magasins du réseau Day by Day. En attendant, je continue d’utiliser mon shampooing (bio s’il vous plaît). Si vous avez des astuces, n’hésitez pas à me les communiquer !

La crème hydratante

Concernant la crème hydratante, je ne l’ai pas changé. Ayant la peau très sensible, j’ai mis des années à trouver la bonne, celle qui ne me donne pas des boutons, hydrate parfaitement ma peau et lisse mon teint. Il s’agit de la crème à la bave d’escargot de la Maison Royer. Sa composition peut en rebuter plus d’un, mais elle est absolument parfaite, croyez-moi. Heureusement, son emballage n’est pas en plastique mais en verre. Mon objectif sera donc de demander à la marque si elle pourrait le récupérer. Si vous avez aussi une crème chouchou, n’hésitez pas à demander au fabricant. « Qui ne tente rien, n’a rien », comme dirait ma mère. Bien entendu, je vous tiendrai informés. Sinon, sachez qu’il existe des soins zéro déchet, comme ceux proposés par la marque CoZie, par exemple.

Passer au zéro déchet dans la salle de bains, ce n’est pas si compliqué. En plus de faire de la place dans mes tiroirs et placards, je vais faire de sacrées économies. Au total, j’ai dépensé un peu moins de 90 euros pour acheter mes indispensables  :

  • Huile de coco : 7 euros
  • 10 carrés démaquillants lavables : 14,90 euros
  • Brosse à dents : 7,30 euros
  • Bicarbonate de soude : 2,50 euros
  • Huile essentielle de menthe poivrée : 10,50 euros
  • Déodorant : 10,50 euros
  • Rasoir : 20 euros
  • Oriculi : 4,50 euros
  • Deux savons : environ 10 euros

Mon aventure zéro déchet côté salle de bains ne fait que commencer. Rendez-vous mardi prochain.

Marine VAUTRIN

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